Crise des réfugiés et responsabilités européennes : les propositions de l’emploi à domicile
Aujourd’hui, j’ai l’honneur d’assister à la séance plénière exceptionnelle du Conseil économique, social et environnemental, à l’occasion de la venue de Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne.
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Dans le cadre de mon mandat au CESE, j’ai adressé au Président une question écrite concernant le soutien que la Commission peut apporter à la société civile, engagée au niveau national et européen pour promouvoir un modèle social innovant, vecteur d’intégration et de consolidation de nos société, celui de l’emploi à domicile. Ces sujets constituent le socle de mon engagement, national et européen, en tant que Présidente de la FEPEM et de l’EFFE.
Ma question écrite proposée en séance :
« Monsieur le Président, en tant que membre de la Section du travail et de l’emploi au sein du CESE, je tiens à vous remercier pour votre présence ici et l’honneur que vous faites à notre institution. En tant que Présidente de la Fédération européenne des emplois de la famille, je porte beaucoup d’intérêt à l’actualité européenne sur les questions de dialogue social, d’emploi et de professionnalisation.
J’ai accueilli le Rapport des 5 Présidents sur l’Approfondissement de l’Union économique et monétaire avec enthousiasme tant il montre une volonté d’œuvrer pour plus de justice sociale en Europe, et j’attends avec impatience les propositions de la Commissaire Marianne Thyssen sur la mobilité des travailleurs.
Néanmoins, suite aux déclarations d’Angela Merkel, la chancelière allemande, devant le Parlement européen le 7 octobre, je souhaite aujourd’hui vous faire part d’une inquiétude et d’un espoir.
L’Europe connaît aujourd’hui une crise sociale et humanitaire sans précédent. L’afflux de réfugiés dans l’espace européen doit ramener chacun d’entre nous à ses responsabilités pour ne pas faillir à notre rôle d’accueil et de protection des plus faibles. L’Union européenne fait face à son histoire et cette crise majeure doit être l’occasion de bousculer nos modes de pensées et d’avancer vers un modèle encore plus juste, encore plus intégré et encore plus innovant. Aussi, lorsque Madame Merkel prévient que cette crise « bousculera l’agenda européen » et retardera la mise en place des réformes, c’est avec inquiétude que j’entends cette annonce. La crise des migrants ne doit-elle pas au contraire être l’occasion pour l’Europe de repenser son modèle social en permettant à ces populations de mieux s’intégrer dans notre système ? Alors que les migrants représentent une part non négligeable de l’emploi à domicile en Europe (majoritairement des femmes), la mise en place d’une harmonisation européenne de ce secteur ne devrait-elle pas figurer au titre des priorités de la Commission européenne ?
Aujourd’hui, la société civile européenne – et française – est prête à soutenir cette action, mais sans soutien, elle ne pourra agir seule. Pensez vous que la Commission soit prête, elle aussi, à agir en ce sens ?
Je vous remercie. »