3 questions… à Fondation du Domicile dans le cadre de l’Université d’Été “Villes, Territoires & Vieillissement “

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1. Pourquoi devenir partenaire de l’Université d’Été “Villes, Territoires & Vieillissement “ ?

Pour la Fondation du Domicile, c’est une évidence ! Parce que le domicile, c’est notre lieu d’ancrage, de sécurité, d’intimité, notre espace privé à préserver, mais c’est aussi le premier lieu à partir duquel on participe à la société, c’est le premier territoire d’exercice de la citoyenneté.

Aujourd’hui, la très grande majorité des Français souhaitent vieillir à domicile. Pour bien-vieillir, il faut se sentir bien chez soi, à domicile comme en EHPAD, en sécurité mais pas isolé. Partout, les plus âgés doivent avoir des liens de proximité, et être connectés, numériquement mais pas seulement, au monde qui les entoure. Et cela ne se met pas en œuvre de la même façon sur tous les territoires, ni pour tous les citoyens. Cela nécessite de faire dialoguer les acteurs de l’habitat et de l’aménagement du territoire et ceux de l’accompagnement du vieillissement de la société et de la santé, tant au niveau de l’élaboration des politiques publiques, qu’au niveau local qui met en œuvre opérationnellement ces politiques. Et pour la Fondation du Domicile, c’est l’occasion de faire entrer dans la discussion le domicile comme partenaire des politiques publiques, d’incarner la voix des citoyens qui l’habitent, de représenter les acteurs de la société civile, premiers concernés, dans ces échanges.

2. Votre organisation est un acteur leader sur les questions de « Villes, Territoires et Vieillissement » : quelles grandes tendances observez-vous pour les décennies à venir ?

Les transitions démographique, numérique, et écologique, qui constituent des défis majeurs pour nos sociétés, et dont on parlait encore au futur il y a peu, sont là : elles nous obligent à changer nos pratiques. Dans cette période d’incertitude, il faut trouver des pôles de stabilité et de bien-être : le domicile devra plus que jamais être un espace et un acteur de sécurité, de santé, de prévention, mais aussi un espace d’action et de contribution à la société, y compris pour les plus âgés.

Aujourd’hui, notre société mène une réflexion sur le « bien-vieillir ». Mais elle formule implicitement une injonction, dissimulée sous ce terme, à ne pas vieillir : bien vieillir, ce serait rester actif, rester jeune. Si on veut bien accompagner le vieillissement de la société et de chaque citoyen, acceptons l’idée que vieillir est un processus normal mais qui ne s’éprouve pas de la même façon et au même moment pour tous. Il faut laisser à chacun son espace de liberté. Les « vieux » d’aujourd’hui et de demain ont connu une société de l’émancipation, ils ne souhaitent pas qu’on les « anime », ni qu’on leur propose des programmes tout faits, ils veulent en être acteurs. Les projets urbains et ruraux d’habitat qui vont voir le jour ces prochaines années devront donc nécessairement associer les citoyens à leur élaboration. C’est à la fois une question d’éthique et d’efficacité.

3. Qu’attendez-vous de l’Université d’Été “Villes, Territoires & Vieillissement” ?

Comment rendre les logements compatibles avec le vieillissement des citoyens, aménager les territoires pour leur permettre d’y vivre sereinement en conservant leurs liens sociaux ? Quels lieux de vie inventer ou comment les renouveler pour vieillir chez soi tout en appartenant à un collectif ? Comment rendre l’offre de santé, et l’ensemble des possibilités de participation sociale, accessibles à tous ? Ces deux journées ambitieuses vont permettre de faire dialoguer les univers de l’architecture et de l’urbanisme, de la santé et de l’accompagnement du vieillissement, et la société civile, et d’ouvrir un chemin pour co-construire des propositions non standardisées, intégrant la contribution citoyenne des habitants.

Le domicile est le lieu où on se sent chez soi. Qu’est-ce qui fait que l’on se sent chez soi (ou qu’au contraire on ne se sent plus chez soi) ? Est-ce parce qu’on y a toujours vécu ? Dans son logement, dans son village, dans son quartier ? Parce qu’on s’y sent en sécurité, vivant, en lien avec les autres ? Parce qu’on s’y sent bien, dans un espace que l’on trouve beau ? Comment l’architecture et l’urbanisme peuvent-ils contribuer à faire que les citoyens âgés se sentent bien chez eux dans leurs derniers domiciles, quels qu’ils soient ? Ces questions, qui sont au cœur des réflexions de la Fondation du Domicile font écho à l’objectif affiché de l’université d’été : Innover pour l’habitat des seniors.

Author: M.B. Levaux

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